Le beau village de Montréal, dans l'Yonne, en Bourgogne, est aimé. Si un promeneur voulait résumer sa première impression, il n'aurait presque rien d'autre à dire, sinon que ses habitants, et son maire, ont visiblement l'extrême, ou scrupuleux souci de sa beauté ; rien, ou presque rien (mais ce presque sait se faire discret), ne heurte le regard, ni affiches bariolées, ni panneaux disgracieux, ni mobilier urbain criard. Montréal se regarde à travers les yeux de ses habitants, et le miroir est quasi intact. Peut-être est-ce là le secret de ceux qui habitent bellement le monde : y toucher à peine (ou plutôt n'y toucher pas, sauf l'inévitable, hélas, de notre nouvelle présence). En cela la modestie est éclatante.