Les archives numériques de la Bibliothèque du Congrès, à Washington, recèlent notamment des trésors photographiques, dont les images, qu'à mon sens il était inutile de coloriser, de quelques lieux de France entre 1890 et 1900 sont extraordinairement vivantes et montrent ce qu'étaient alors champs, villes et villages indemnes de cette signalétique routière, publicitaire ou "pédagogique" qui heurte désormais trop souvent la vue, éraflant un paysage, une façade ou une rue que le regard eût aimés nus, c'est-à-dire intacts de notre présent. Lors d'un entretien, en 1996, Balthus (cela m'a beaucoup amusé d'apprendre naguère que la nièce du peintre se nomme Frédérique Tison...) déclarait, selon ce que rapporte la journaliste : « Nous vivons maintenant une époque qui adore la laideur ». La justesse de ce propos m'avait alors frappé. Nous ne verrons jamais les jardins de Nashpur, mais nous pouvons encore, malgré le temps, entr'apercevoir ce que fut Chartres vers 1890 dans l'image que je dérobe (mais j'exagère : elle peut être téléchargée gratuitement !) pour la placer ici :
La Rue du Marché, à Chartres, vers 1890-1900. Bibliothèque du Congrès, Washington.