Je n'étais pas du tout satisfait, alors, de la fort médiocre photographie que j'avais publiée ici, celle que j'avais prise du tombeau de Tchaïkovski, à Saint-Pétersbourg en été.
Médiocre, ma photographie l'était certes parce que je suis photographe amateur, mais ce dernier avait dû également affronter à cette heure-là un ciel brûlé que de faméliques arbres, à cet endroit du cimetière, encombraient mal dans un cru soleil matinal (et mon appareil numérique, avec la lumière, me jouait des tours, transformant là le bleu en verdâtre, ici le vert en bleuâtre, et la clarté en explosion blanchâtre...). Je m'étais résigné cependant à la reproduire ici, en simple hommage, en souvenir énorme, malgré ses défauts. Or voici que triant encore, quelque trois mois après, les photographies de mon voyage russe (la tâche est longue, et d'autres voyages s'ajoutent, et mes regards vivent, et poursuivent...), je m'avise d'une image qui curieusement ne m'avait pas retenu, que j'oubliai, tandis que je me désolais de n'en avoir pas pu saisir quelque plus belle que celle que je me résolvais alors à retenir. La voici ; je ne prétends pas que la photographie soit vraiment belle, son ciel est encore brûlé, son angle banal, elle est d'un "documentaire" (et j'aurais dû prendre quelque photographie de détail, c'est un regret), et donc, belle, elle ne l'est pas mais elle me semble meilleure, moins ratée, je veux dire en somme plus digne de ce que mon admiration doit au sublime artiste — oui, je devais bien cela à un compositeur qui aura tant compté pour moi...
Tombeau de Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893), au cimetière Notre-Dame de Tikhvine (ouvert en 1823), dans la Laure Alexandre Nevski, à Saint-Pétersbourg, en Russie. (Photographie du mercredi 14 août 2012.)