à François.
L'été 2008, je visitai Florence. La foule des touristes prenait les mêmes photographies que moi, naturellement, ou plutôt je prenais les mêmes photographies qu'elle (!), et il était interdit de photographier les toiles et les salles de la Galerie des Offices ou du Palais Pitti. Je trouvais, malgré la beauté de la ville, son atmosphère parfois bien lourde, trop bruyante, peu propice à la rêverie, loin des descriptions et des chants enthousiastes des écrivains-voyageurs, qui, sans doute, allaient, pour écrire ainsi pâmés, d'hôtels de luxe en limousines climatisées, lesquelles les déposaient devant des jardins, devant des salles de musée et de palais vidés, pour l'occasion, et la leur en particulier, de toute la foule et de tout le bruit inopportuns du monde italien... Alors je me pris à photographier soudain, levant les yeux dans la rue, les fenêtres des maisons et des palais enchanteurs, fenêtres qui sont peut-être ce que j'observe en premier lieu dans une ville, comme si leurs regards sombres ou clairs allaient se poser sur moi, et échanger quelque air, quelque lumière... Voici quelques fragments de la moisson de ces promenades de quelques jours. Je commence par la maison de fenêtres qu'habita Montaigne, en 1580 et 1581 — et je laisse les autres sans légende.
Florence, en Toscane (Italie). (Photographies de juillet 2008.)