Statuette fragmentaire d'orant aux mains jointes, provenant du temple d'Ishtar à Mari (actuellement Tell Hariri, en Syrie), albâtre gypseux, vers 2500-2400 avant J.-C. Musée du Louvre, Paris. (Photographie du jeudi 2 février 2012.)
Les Lettres blanches, [I.]
par Frédéric Tison.
Fragments d'un Carnet de mots et d'images.
Frédéric Tison, Les Effigies, Librairie-Galerie Racine, 2013.
Le Clair du temps I, minuscules et photographies (2013), est le premier fragment d'un carnet de notes et d'images prises selon mes voyages et mes promenades. Auto-édition Lulu, 2013.
Une autre ville, poèmes de Frédéric Tison, encres de Chine et gravures de Renaud Allirand, 2013.
Frédéric Tison. Le Clair du temps II, minuscules et photographies (2012). Auto-édition Lulu, 2013.
Frédéric Tison. Les Ailes basses. Paris : Éditions Librairie-Galerie Racine, décembre 2010.
Il est possible de commander le livre directement auprès de l'éditeur en faisant parvenir au 23 rue Racine, 75006 Paris un règlement de 15 euros, pour un exemplaire, à l'ordre de la Librairie-Galerie Racine. (Les frais d'envoi sont offerts.)
Charles d'Orléans et les poètes de sa cour : "Je meurs de soif auprès de la fontaine", Les Onze Ballades du Puy de Blois (vers 1457-1460). Auto-édition Lulu, octobre 2011.
Nouveau blogue de Frédéric Tison
Les Lettres blanches, suite :
http://leslettresblanches.hautetfort.com/
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TON RÉCIF DÉSIR
Statuette fragmentaire d'orant aux mains jointes, provenant du temple d'Ishtar à Mari (actuellement Tell Hariri, en Syrie), albâtre gypseux, vers 2500-2400 avant J.-C. Musée du Louvre, Paris. (Photographie du jeudi 2 février 2012.)
Les yeux du chien d'un clochard effondré dans la rue sont plus tristes, plus humides, plus humbles, plus appelants encore que ceux de tous les chiens du monde. Ils semblent se dire — et nous le dire quand nous croisons leur regard d'orant confus et maladroit —, immobiles et curieux et vaillants auprès de leur maître noyé, somnolent, pathétique au sein de la vitesse et du bruit indifférents de la ville et des passants : "N'est-ce que cela, la vie ?".
Rue Intérieure, dans le Huitième Arrondissement de Paris (derrière la Gare Saint-Lazare). (Photographie de ce jour.)
John Constable (1776-1837), La Baie de Weymouth à l'approche de l'orage (vers 1818-1819). Musée du Louvre, Paris. (Photographie du mercredi 1er février 2012.)
De manière générale, il est très difficile de prendre en photographie une toile de Constable — j'en dirais autant des toiles de Turner ou de Monet, de tous les peintres de l'atmosphère du monde.
La lumière qui s'y pose, qui s'y accroche, qui la désire, modifie sans cesse la toile — tout comme l'ombre, et les ombres ; la texture, le relief, le velouté, l'air du tableau sont rebelles à toute "saisie" fidèle... Mais l'exercice est envoûtant, ne serait-ce que parce que la photographie du tableau apparaît, lors de son "développement" numérique, figée dans l'instant unique d'un regard, tandis que la toile du musée semble, quant à elle, dans son silence, dans la salle qui la conserve, selon l'heure, aussi variée et changeante qu'un paysage traversé par le vent, aussi insaisissable qu'un ciel.
Il y a plus d'énigmes dans l'ombre d'un homme qui marche en plein soleil
que dans toutes les religions du passé, du présent ou de l'avenir.
Giorgio De Chirico (1913 ; manuscrit de la collection Paul Eluard)
Le poème est seul. ll est seul et en chemin.
Celui qui l'écrit lui est simplement donné pour la route.
Mais par cela même, ne voit-on pas que le poème, déjà ici,
se tient dans la rencontre -- dans le secret de la rencontre ?
Paul Celan, Le Méridien (1960 ; traduction de Jean Launay)
Si quelque chose devait me réconcilier avec la modernité, ce serait bien la formation musicale And Also The Trees... En particulier, cette petite merveille :
And Also The Trees, "Only", de l'album à venir Hunter not the Hunted (parution le 26 mars 2012).
(J'ai oublié le nom du peintre de cette toile, ne l'ayant pas noté...), Vue de la cour de l'Hôtel de Cluny (Titre suggéré ; et j'ai oublié également la date exacte de la composition (milieu du XIXe siècle)... Une nouvelle visite s'impose qui comblera ces lacunes !). Hôtel de Cluny, Musée national du Moyen Âge, Paris. (Photographie du mercredi 25 janvier 2012.)
Achille Poirot (1797-1852), Vue de la grande salle du palais de thermes [Frigidarium] (1845). Hôtel de Cluny, Musée national du Moyen Âge, Paris. (Photographie du mercredi 25 janvier 2012.)
« Une histoire de l'ombre montrerait sa progressive disparition de l'Occident et la haine que lui vouent la modernité, le progrès, le petit individu sourd à la grande musique de la nuit. La haine de l'ombre est donc sociale et politique : elle suppose non seulement que la nuit ait été vaincue par la Technique mais aussi que l'individu ait été vidé de lui-même. Une histoire de la voix montrerait également sa clarification, sa surexposition, sa prolifération malfaisante et malheureuse dans le déclin des langues. Sa damnation, aussi bien, seules l'écriture et la musique pouvant nous faire espérer assez d'ombre pour vivre inconnus.
Nietzsche disait que la qualité d'une civilisation se mesure au fait de ne pas avoir à élever la voix. Il ajoutait que "la voix de la beauté parle bas". Or, nous ne cessons de crier, de gémir, d'appeler. Même notre silence est une forme de bavardage. Le vrai silence terrifie à ce point les humains qu'ils le peuplent en tous lieux de musique et de bruit : ils haïssent l'ombre et ignorent la juste mesure de la voix, laquelle n'a pas à se hausser ni à refuser l'ombre qui est en elle. La clarté qu'ils opposent au silence est celle de l'insignifiance, où les valeurs du silence et de l'ombre, comme celles de l'éclat et du chant, n'existent plus. Hors de l'ombre, les humains dorment les yeux ouverts, parlent sans voix, vivent à côté de leur vie. »
Richard Millet, "Haine de l'ombre", dans La Voix et l'Ombre. Paris : Gallimard, 2012, pp. 175-176.
Adam (vers 1260), anciennement au revers de la façade sud du transept de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Hôtel de Cluny, Musée du Moyen Âge, Paris. (Photographie du mercredi 25 janvier 2012.)